Quand l'esprit s'évade
C'est fou ce qu'il peut se passer dans une nuit... Il est passé minuit, et je suis encore devant mon ordinateur, contemplant ma solitude, alors qu'il y a longtemps que j'aurais pu m'évader dans mon pays imaginaire, aller rejoindre ceux qui y sont déjà.
Mais non.
Je suis encore là, avec Lennon Legend dans les oreilles.
Quelque chose m'empêche de partir. C'est drôle de penser cela, quand on a l'impression d'être coincé quelque part, n'attendant qu'une échappatoire.
J'ai l'impression de ne pas être moi-même... ou plutôt de ne pas être complet. Il me manque quelque chose. J'ai envie d'être amoureux. J'ai envie d'être furieusement romantique, et que l'on soit tendre avec moi, sachant m'apprécier tel que je suis, et non pas tel qu'on voudrait que je sois.
J'ai envie d'écrire des poèmes d'amour ; de dessiner des coeurs ; de rêvasser pendant des heures, l'être aimé à l'esprit, mais je n'ai personne à qui penser ; j'ai envie aussi de m'imaginer en train de réfléchir à la couleur de l'étiquette commune d'un interphone ; de penser à mon ***futur appartement***, qui sera blanc avec des éléments colorés, avec une pièce qui sera mon bureau et une immense bibliothèque, avec une salle de méditation ou j'entreposerai ce que j'ai d'Indochine ; de caresser une chevelure brune ; envie de rire ; d'être entouré ; de fumer un cigarillo dans un fauteuil, un verre de Moscatel à la main, laissant la Terre tourner.. J'ai envie
Mais je suis seul, dans une chambre à qui j'essaie de ressembler, seul à longueur de jour, dans une campagne hostile, qui ne veut pas me ressembler.
Je me pose des q.u.e.s.t.i.o.n.s. Et j'angoisse. Inexpliqué. J'angoisse sur ce que je pense, ce que je suis, sur ce que j'aurais pu être. Aurais-je été mieux si je n'avais pas fait telle ou telle bêtise, telle ou telle gaffe. M'aiment-ils encore...?
Et pourquoi est-ce que je cherche à justifier-mon-existence en croyant être capable "d'aider les autres", en arborant orgueilleusement une fausse maturité ; maturité que je n'ai pas, à cause d'une solitude pesante.
C'est dur de se sentir en rupture avec l'environnement dans lequel on vit, dans lequel on est né.
Et je repense au Sartre, au Stendhal, à l'Onfray, au Baudelaire, au professeur, à l'espagnol, que je voudrais être... car pouvant TOUT devenir, je ne sais pas QUOI devenir, et j'ai peur...
Moi qui prétends appuyer les autres.... est-ce que quelqu'un, ami ou amoureux, peut venir..? Venir se blottir contre moi, et me conter la beauté du monde, et me promettant de me le faire voir comme je n'ai jamais voulu le voir.
oOOoooOoO